Margaux, 25 ans, vient d’un petit village au pays basque, Arcangues, au Sud de Bayonne. Immédiatement et sans peur de préjugés, elle se positionne « je suis une fille de la campagne ». Elle a pourtant passé ses dernières années à Paris pour ses études (ESG Paris option « hôtellerie restauration ») et ses premières années de travail (dont une chez Compass, leader mondial de la restauration collective). Elle avoue que Paris lui a apporté beaucoup professionnellement mais très peu personnellement. Quand, après ces années éreintantes, Margaux choisit de partir elle est contente de retrouver la vraie vie car « pour moi, Paris c’est pas la vraie vie ».
Quitte à partir, autant partir loin, très loin. Direction la nouvelle Zélande. Un voyage avec des objectifs clairs : passer du temps avec ma sœur qui habite là-bas depuis 3 ans, améliorer mon anglais, découvrir le pays. Oui Margaux est comme ça : une fille qui se fixe des objectifs clairs, précis, atteignables. Mais c’est bien connu, rien ne se passe comme prévu…
Permaculture et veganisme
Lorsqu’elle arrive en terre maorie, Margaux passe d’abord 2 mois avec sa sœur et ses parents. Mais après c’est un autre voyage qui commence « J’étais alors seule dans ma démarche de voyager ».
Elle décide de voyager en faisant du woofing : « Tu travailles 4 heures par jour en échange du gite et du couvert ». Son premier woofing vers Blenheim (au Nord de l’ile Sud) est comme une révélation ! Il s’agit de l’exploitation de Maya, ferme en permaculture, mais aussi végane : zéro alcool, zéro tabac… « Alors la ferme en permaculture j’avais connu ça lors d’un voyage au Chili et c’est ce que je recherchais. Mais la ferme végane ça a été une vraie surprise ! »
Après une semaine de travail, elle passe en charge de l’accueil des woofers en leur préparant notamment le couvert : « Tous les jours j’allais au potager cueillir ce que j’allais cuisinier. Une expérience unique ! »
Par la suite elle a continué à voyager en Nouvelle-Zélande et elle a notamment habité dans une communauté où les habitants avaient un jardin. Ils vendaient le produit de leurs cultures. « Les fermes et les petits producteurs proposent leurs produits en vente directe. J’achetais mes produits directement aux fermes ou alors sur des petites baraques au bord des routes… La vente directe c’est l’idéal ! »
A son retour en France le temps du bilan a sonné. Et la différence entre l’ancienne et la nouvelle Margaux était flagrante ! Son rapport à la viande a complètement changé : « L’élevage intensif est un fléau pour l’environnement ». Sa consommation de lait ainsi que de Coca-Cola sont depuis réduits à néant.
Au-delà de ses modes de consommation qui ont évolué (« Je ne suis pas végane mais cela force à se poser des questions ») c’est sa vision du monde qui a changé. L’état d’esprit des néo-zélandais fait que Margaux se sentait plus à l’aise chez les Kiwis que chez les Coqs. Elle découvre un peuple très ouvert, qui a une vraie notion de communauté d’aide « C’est une autre philosophie ». Elle constate aussi que les gens n’ont pas peur là-bas « Peut-être parce qu’ils n’ont pas connu de crise financière… et puis ils n’ont pas connu non plus les attentats contre Charlie Hebdo ou ceux du Bataclan ».
Et force est de constater que le monde dans lequel elle a vécu pendant quelques mois est à l’opposé de sa vie parisienne. Pour Margaux, la différence tient en un mot : sérénité.
“Chaque âme est et devient ce qu’elle contemple.” –Plotin
Elle fait l’amer constat que « nous passons notre temps à courir après le temps ». Depuis qu’elle est rentrée de son voyage elle « prend le temps pour tout » : regarder un paysage, notre environnement, notre entourage… « Contempler c’est profiter de la vie, prendre conscience du beau et l’admirer librement ».
Forcément cette sérénité de vie doit se traduire dans notre alimentation. Margaux est une fille de son temps, elle a conscience que le temps est toujours compté, mais pour elle ce n’est pas une raison pour mal manger « c’est avant tout une question d’organisation ».
Maya lui avait soufflé une devise qui sonne comme un mantra : « Tu es ce que tu manges ». Depuis elle choisit de prendre le temps pour mieux organiser ses journées et son alimentation. « Je suis convaincue que si je mange mieux, je me sentirais mieux dans mon corps et dans ma tête… et donc dans ma vie. » Ce bien-être passe aussi par des phases de détox : « purifier son corps par le jeun par exemple en le forçant à puiser dans ses réserves plutôt que de toujours l’alimenter ».
Pour raisons professionnelles, la nouvelle Margaux va quitter son pays basque natal pour rejoindre à nouveau Paris et tous ses travers. Mais cette fois, c’est décidé, elle gardera sa sérénité intacte.
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