L’agriculture bio n’a droit qu’à un seul produit minéral de traitement des maladies : le cuivre. Mais il est très toxique dans l’environnement. Les chercheurs explorent aujourd’hui des voies alternatives prometteuses.
Le cuivre est le seul traitement autorisé sur les cultures bio où il est pulvérisé sur les feuilles. Le produit le plus célèbre inventé au XIXe siècle est la « bouillie bordelaise », mélange de sulfate de cuivre et de chaux.
Le cuivre est utilisé pour une cinquantaine d’usages mais il est principalement épandu pour trois maladies qui provoquent des ravages économiques : le mildiou de la pomme de terre, le mildiou de la vigne, la tavelure du pommier.
Une solution toxique
La toxicité du minéral n’est plus à prouver : le cuivre est choisi pour ses propriétés antibactériennes. C’est grâce (ou à cause ?) de ces qualités qu’il est utilisé autant dans les milieux sanitaires et hospitaliers qu’en agriculture contre les microbes pathogènes.
Mais après des décennies d’usage, les sols agricoles et notamment viticoles connaissent des teneurs élevées d’autant que le cuivre ne se dégrade pas : la tenue de cuivre est de 3 à 100 milligrammes par kilo mais il peut être 5 fois supérieur sur certaines vignes… Par ailleurs, « il existe des centaines d’études qui montrent que le cuivre affecte les communautés microbiennes des sols et des composants de la microfaune comme les collemboles « , a rappelé Didier Andrivon, pilote scientifique de l’Expertise Scientifique COllective (dit ESCO) pour l’INRA.
Ces atteintes à l’environnement seront de moins en moins tolérables au fur et à mesure du développement de l’agriculture bio. L’objectif des états généraux de l’alimentation est en effet d’atteindre 20% de la surface agricole utile en bio dès 2022.
De la difficulté de trouver un substitut
Depuis 2000, plus de 3.000 articles scientifiques se sont penchés sur les solutions techniques permettant de réduire les usages. L’éventail est assez fourni : le biocontrôle, l’action directe sur le pathogène, la prophylaxie, la conduite de la culture mais aussi la résistance variétale qui fait appel à la génétique.
Force est de constater que la substitution n’est pas possible. Mais pourquoi ne pas essayer de panacher toutes ses solutions ? L’INRA a décidé d’investir cette voie de recherche toute nouvelle. Dès 2018, la ferme expérimentale d’Epoisses (Côte d’or) va ainsi explorer les synergies possibles entre toutes les solutions de substitution du cuivre.
Source : Science et Avenir
Pour en savoir plus : rendez-vous sur le site de l’INRA
Pas de commentaires