Découverte d’un jeune couple d’agriculteur qui a, dès le début, fait le choix de produit en Agriculture Biologique. Voilà deux ans qu’ils ont repris la Ferme Sainte Colombe, une aventure unique et humaine. Rencontre avec un couple plein de valeurs.
Bonjour Camille et Nicolas, en premier lieu, que faisiez-vous avant la ferme Sainte Colombe ?
Nicolas : Issu d’une famille paysanne, mon premier métier était salarié agricole sur la ferme familiale. Je m’occupais des cochons nourris avec les céréales produites sur la place. Jee m’occupais aussi de la vente de la viande de porc en circuit court en Ile de France.
Camille : Quant à moi, j’étais éducatrice auprès de personnes avec un handicap mental.
Et maintenant ?
Nicolas : Maintenant nous sommes exploitants agricoles, producteurs de lait bio et fromagers !
Pourquoi avoir choisi de produire en bio ?
Nicolas : L’agriculture biologique, c’est avant tout un choix personnel : nous pensons qu’actuellement nous sommes dans une société qui perd de plus en plus ses repères. Il est important, à nos yeux, de transmettre et de partager notre expérience, notre vie.
Camille : La notion de transmission passe à travers tout un tas de petites choses. En effet, la première, c’est d’être accueillant, ouvert à l’autre. Ensuite, c’est expliquer ce que l’on fait et dans quel but.
La conversion en bio n’a pas été trop longue ?
Nicolas : Non car par chance, la ferme était déjà en agriculture biologique lors de notre reprise.
Quel est votre mission à court et moyen terme ?
Nicolas : à court terme, notre mission est de pérenniser l’exploitation, la faire perdurer sur les 2 ou 3 prochaines années pour tenter d’en vivre correctement…
A moyen terme, nous allons chercher à diversifier tout en cherchant à gagner en cohérence. Nous souhaiterions développer l’activité et faire de la ferme un système cohérent et le plus autonome possible en plantant des arbres avec une petite production d’énergie sur l’exploitation, etc…
Camille : Nous cherchons aussi à donner une dynamique sociale à notre projet en voulant accueillir des personnes plus fragiles aux yeux de la société. De part mon métier d’éducatrice, j’ai toujours besoin de la relation aux personnes avec un handicap mental. Après 10 ans de vie et de travail auprès d’elles, je suis persuadée qu’elles ont énormément à apporter. Elles ont leur place ici. Il y a plusieurs tâches à la ferme ou à la fromagerie que nous pourrions leur confier. Nous souhaitons que ces personnes, qui ont énormément de valeurs humaines, nous accompagnent dans le travail quotidien qui peut être parfois épuisant, étouffant. Leur joie de vivre va nous permettre de souffler un peu.
Nicolas : Pour nous, c’est comme ça que l’on réussira à créer une entreprise qui sera équilibrée et qui pourra progresser et perdurer dans le temps. Si nous allons bien, alors l’entreprise ira bien.
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