L’INSEE (Instiut National de la Statistique et des Etudes Economiques) a étudié en 2013 les activités de viticulture, de maraîchage et de production de lait de vache dans 1 800 exploitations bio et 28 000 conventionnelles. Le résultat est sans appel : le bio est plus rentable.
L’agriculture bio est moins productive mais davantage rémunératrice pour ses paysans que son homologue dite «conventionnelle». C’est ce qui ressort de l’étude «Les acteurs économiques et l’environnement» publiée mardi par l’Insee, dans laquelle l’institut s’est intéressée sur l’année 2013 à trois pans d’activité agricoles : la viticulture, le maraîchage et le lait de vache. Pour ce faire, l’Insee a choisi un échantillon de 1 800 exploitations bio et 28 000 conventionnelles.
Outre l’aspect financier, l’Insee pointe tout d’abord que, dans ces trois secteurs de production, la taille des exploitations pratiquant une agriculture bio est «généralement plus réduite» que celle de ses homologues non bio. Ce qui n’est pas, à proprement parler, une révélation… En revanche, la moyenne des surfaces cultivées et rapportées par l’étude est source d’intérêt. Ainsi, les exploitations viticoles bio «utilisent en moyenne 20% de surface en moins» et la surface moyenne d’une exploitation maraîchère bio est de «10 hectares contre 30 en conventionnel». Quant à l’élevage laitier, une ferme bio compte «en moyenne 52 vaches, contre près de 60 en conventionnel». Voilà pour les périmètres étudiés et analysés par l’Insee. Intéressons-nous maintenant à la question économique et, partant, à la rémunération des producteurs.
Selon l’institut de la statistique, un viticulteur bio génère en moyenne un chiffre d’affaires de 17 000 euros par hectare exploité. Soit 46% de plus qu’en conventionnel.
Pour le secteur maraîcher, l’Insee indique que, en 2013, un hectare en maraîchage bio de plein air génère 3 300 euros d’EBE (Excédent Brut d’Exploitation), contre 2 500 euros en production conventionnelle.
Quant à la production de lait de vache. Là aussi, le bio est plus rémunérateur pour l’éleveur. Ainsi, en 2013, le prix du lait bio était en moyenne supérieur de 18% à celui du lait conventionnel. Insuffisant toutefois pour compenser le différentiel de productivité… Mais grâce aux aides à l’agriculture bio, l’EBE par vache des producteurs de ce lait était en moyenne «supérieur de près de 20% à celui des éleveurs conventionnels».
Enfin, le modèle économique des exploitations bio est essentiellement basé sur la vente en circuit court. Ainsi, «plus de 90% des maraîchers bio commercialisent tout ou partie de leur production en circuit court. Et dans 80% des cas, plus de 50% du chiffre d’affaires est réalisé via ce mode de commercialisation». De quoi inciter les agriculteurs conventionnels en difficulté à réfléchir plus encore à leur conversion au bio.
Il est important de préciser que ces chiffres datent de 2013, le secteur en très forte évolution à connu des mutation majeures. Ainsi le différentiel de rentabilité dans le secteur du vin n’est plus autant exact comme nous l’expliquait Florent Guhl en septembre dernier.
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